Depuis le début des années 2000, les biothérapies ont révolutionné la prise en charge de nombreuses maladies inflammatoires, dont le psoriasis. Ce furent d’abord les anti-TNF alpha, puis les anti-IL12/23 et très récemment les anti-IL17 puis les anti-IL23. Ces traitements ont enrichi le panel thérapeutique du psoriasis et permettent aux malades atteints par les formes les plus graves, de voir leur pathologie en rémission, le plus souvent, complète.
Qu'est-ce qu'une biothérapie ?
L’appellation « biothérapie » vient du fait que ces produits sont synthétisés grâce à la biologie. Cette technique de pointe et les années de développement nécessaires à la mise en place de ces traitements, expliquent en partie leur prix très élevé : des cellules, d’origine animale le plus souvent, sont cultivées de façon à leur faire fabriquer un anticorps. Ces anticorps sont dirigés spécifiquement contre une cible importante dans le développement du psoriasis.
Toutes ces molécules sont des protéines et de ce fait leur administration se fera toujours par voie injectable, en sous cutanée, la prise orale aboutissant à la destruction du médicament dans le tube digestif.
Les différentes biothérapies disponibles dans le psoriasis :
Plusieurs anti-TNFa et biosimilaires, un anti-IL12/23, trois anti-IL17 et trois anti-IL23 sont disponibles en France.
La prescription de ces traitements doit être initiée dans le cadre d'un psoriasis grave, en échec (ou ne pouvant recevoir) d’au moins 1 traitement parmi le méthotrexate, la ciclosporine, l’acitrétine et la photothérapie. La majorité des biothérapies est efficace sur le psoriasis cutané, mais aussi sur l’atteinte articulaire du psoriasis.
L'efficacité de ces produits se juge généralement au bout de 12 semaines. Néanmoins, les premiers effets peuvent commencer à être perçus dès les 15 jours après la première injection et le bénéfice maximal peut ne s’observer qu’après 16 semaines et parfois plus. S’agissant d’une pathologie chronique, le maintien du traitement dans le temps est également un paramètre important.
Quels sont les risques liés à ce traitement ?
Chaque molécule a un profil d’effets indésirables spécifiques mais certains sont communs. Notamment, de par leur mécanisme d’action, ces produits entraînent un risque théorique augmenté d’infections. Mais dans la vraie vie, ces effets sont relativement rares. En 1er lieu avant de débuter ces traitements, un bilan complet sera prescrit et il est également recommandé de se vacciner contre le pneumocoque, la grippe, et plus récemment la COVID19.
Les biothérapies sont donc des traitements importants dans la prise en charge du psoriasis cutané, notamment des cas les plus sévères. Il s’agit d’un traitement continu, c’est-à-dire sans durée définie dans le temps, notamment car il est impossible de prévoir l’évolution à l’arrêt (récidive ou rémission).
L’arrêt du traitement peut cependant être envisagé en cas de demande du patient.
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